Passoires thermiques
Fin des locations ?

Interdiction de louer des passoires thermiques - Chalet à La Plagne avec une meilleure performance énergétique pour une location

L’interdiction de louer des passoires thermiques, introduite par la loi Climat et Résilience, vise à lutter contre les logements énergivores en imposant des restrictions aux biens classés F et G au Diagnostic de Performance Énergétique (DPE). Cette mesure s’applique pour l’instant aux locations longue durée, mais face à l’urgence climatique, beaucoup se demandent si cette interdiction pourrait bientôt s’étendre aux locations de tourisme.

1. Réglementation actuelle
des passoires thermiques

La loi Climat et Résilience, promulguée en août 2021, marque un tournant pour les propriétaires de passoires thermiques. Voici les étapes clés :

  • Depuis août 2022 : Les loyers des logements classés F et G sont gelés, empêchant toute augmentation.
  • Depuis janvier 2023 : Les logements classés G, dits « les plus énergivores » avec une consommation supérieure à 450 kWh/m²/an, sont interdits à la location.
  • 2025 : Tous les biens classés G seront interdits à la location, quelle que soit leur consommation énergétique.
  • 2028 : Interdiction de louer les logements classés F.
  • 2034 : Les logements classés E ne pourront plus être loués non plus.

Ces étapes visent principalement les locations de longue durée, mais face aux engagements pris pour la transition énergétique, certaines associations et responsables politiques envisagent l’extension de ces interdictions aux locations saisonnières et courte durée, souvent proposées sur des plateformes comme Airbnb.

2. Pourquoi viser
les locations de tourisme ?

Les locations touristiques représentent une part importante des biens immobiliers dans certaines régions françaises, en particulier dans les zones montagneuses, littorales et urbaines. Étant souvent des résidences secondaires, elles échappent pour l’instant à la contrainte de l’interdiction de location pour passoire thermique. Toutefois, l’empreinte énergétique du tourisme est considérable, et plusieurs facteurs motivent l’idée d’une extension de cette interdiction :

  • Réduire l’empreinte carbone : Les logements classés F et G consomment des quantités d’énergie disproportionnées, souvent à cause de leur mauvaise isolation. En hiver, par exemple, ces biens demandent un chauffage intensif, particulièrement dans les régions touristiques de montagne.
  • Encourager les rénovations énergétiques : Si cette interdiction s’étend aux locations saisonnières, cela inciterait les propriétaires de résidences secondaires à réaliser des travaux pour améliorer la performance énergétique de leur bien.
  • Rendre les hébergements plus attractifs pour une clientèle éco-responsable : Avec l’essor de la prise de conscience écologique, les voyageurs privilégient de plus en plus les logements aux normes environnementales.

3. Les impacts économiques
pour les propriétaires

Étendre l’interdiction de location aux passoires thermiques saisonnières pourrait créer des défis pour les propriétaires de résidences secondaires. La mise aux normes énergétiques de certains biens, notamment les biens anciens, représente un coût élevé, et les subventions actuelles telles que MaPrimeRénov' ne couvrent qu’une partie des travaux.

Pour les propriétaires de locations touristiques, cela pourrait engendrer :

  • Des frais de rénovation importants : Isolation, remplacement des fenêtres, modernisation des systèmes de chauffage, etc.
  • Un risque de baisse de rentabilité : Certains propriétaires, face à ces dépenses, pourraient choisir de retirer leur bien du marché locatif, réduisant ainsi l’offre dans les régions touristiques.

4. Quelles perspectives
pour les locations ?

Pour le moment, l’extension de l’interdiction de louer des passoires thermiques aux locations de tourisme n’est pas encore prévue dans la loi. Cependant, plusieurs pistes de réflexion ont été avancées, et les associations de lutte contre le changement climatique appellent à une extension de ces mesures. Si cette réglementation venait à évoluer, plusieurs aspects pourraient être envisagés :

  • Création d’une période transitoire : pour permettre aux propriétaires de se mettre aux normes.
  • Subventions et aides spécifiques : pour les résidences secondaires, permettant aux propriétaires d’adapter leurs biens aux exigences énergétiques sans compromettre leur rentabilité.
  • Distinction par zone géographique : En fonction de la sensibilité environnementale de certaines régions (montagne, zones protégées), une réglementation pourrait être plus ou moins stricte.

5. Conseils pour anticiper
la future réglementation

En attendant une potentielle extension de l’interdiction, les propriétaires de locations saisonnières peuvent prendre les devants en améliorant dès maintenant la performance énergétique de leur bien :

  • Réaliser un DPE : pour comprendre les points faibles du logement en matière d’isolation et de consommation énergétique.
  • Opter pour des rénovations énergétiques ciblées : L’isolation des combles, le remplacement des menuiseries ou encore l’installation d’un système de chauffage écologique peuvent significativement améliorer la classe énergétique d’un bien.
  • Explorer les aides disponibles : En France, MaPrimeRénov’ et d’autres dispositifs permettent de réduire le coût des rénovations énergétiques, même pour les résidences secondaires, sous certaines conditions.

Vers une location
plus éco-responsable ?

Si l’interdiction de louer des passoires thermiques s’étendait aux locations de tourisme, cela marquerait une étape importante vers une transition écologique du secteur immobilier. Les propriétaires de résidences secondaires devraient alors investir dans l’efficacité énergétique de leur bien pour le maintenir sur le marché locatif.

En anticipant ces possibles évolutions réglementaires, les propriétaires peuvent à la fois valoriser leur bien, réduire leur impact environnemental et répondre aux attentes d’une clientèle de plus en plus soucieuse de l’impact écologique de ses vacances. L’évolution de la législation dans les années à venir clarifiera si la location de logements peu performants sur le plan énergétique sera encore possible, y compris pour les locations de courte durée.